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Le Gite de la Glacière "Paul Ruat"

Construction du REFUGE PAUL RUAT en 1947

C'était il y a une soixantaine d'années... Quatre Excursionnistes Marseillais, moi-même,mes deux frères Jean et Joseph-Ange, ainsi qu'un ami Henri ALBORNO, discutaient d'un projet qui semblait utopique: construire un refuge.

Comment ce projet leur était-il venu à l'esprit? Lequel des quatre en avait eu l'idée le premier? Je ne m'en souviens plus.

Il faut dire qu'à cette époque, en raison de la pénurie des transports, seules les collines entourant Marseille, dont l'approche était desservie par les tramways, nous étaient accessibles. Lors de nos randonnées, on avait souvent apprècié la présence de ces petites constructions, plus ou moins vétustes qu'on appelait des "cabanons" qui jalonnaient nos circuits et qui nous servaient souvent de but d'excursion lorsque le temps était incertain.

Etait-ce pour enrichir ce patrimoine, que nous avions envisagé ce projet ? Etait-ce inconsciemment pour jalonner d'une manière matérielle et durable notre passage dans la Socièté ? Je ne sais pas. Ce sont des questions que nous ne nous étions pas posés d'ailleurs à l'époque.

Sur l'implantation du refuge, c'est à l'uninimité que nous retenions le site de la Glaçière, la Socièté des EM étant locataire du terrain et aucun abri n'existant dans les environs.

Maintenant il fallait soumettre notre projet au Conseil d'Administration.

A cette époque, le Président en était M.GAUTHIER-DESCOTTES. Il nous reçut,si mes souvenirs sont exacts, assisté de M.NESMES, son alter-ego, M.BECHE,M.TOSCHINI et d'autres.. interlocuteurs qui nous paraissaient d'autant plus agés que nous étions jeunes.

Le premier entretien fut décevant:"Nous comprenons votre désir de faire une oeuvre utile pour la Socièté, mais nous avons peur que vous vous donniez du mal pour rien, votre refuge risquant de ne pas durer plus d'une saison à cause du vandalisme (les vandales étaient alors des chasseurs) et de nous donner comme exemple un abri qui avait été contruit dans le temps au Col de Bertagne, à la sortie du "chemin de fer" et dont il ne restait que des vestiges. Ce dernier avait été entièrement mis hors service l'année suivant sa construction."

Bien entendu, l'argument était valable. Nous insistions, prétextant que les temps avaient changé et qu'il était, peut-être, necessaire de tenter de nouveau l'expérience.

Enfin, nous précisions que ce projet ne coûterait rien à la Socièté, si ce n'est une participation minime aux frais de transport du ma tériel, un de nos amis ayant la possibilité de nous procurer gratuitement les matériaux ainsi que les matériels nécessaires.

Ce dernier argument fut décisif.

M.ROUAIX trouva un camionneur qui accepta d'effectuer le transport du matériel jusqu'au Plan d'Aups. De là, une charrette tirée par deux chevaux lui ferait passer le Col de Bertagne, le descendrait le plus près possible de la Glaçière: environ à mis chemin entre le col et la source.

Une concentration avait été prévue à cet endroit, car ceux qui avait répondu à l'appel prirent la relève et continuèrent le transport à dos d'homme jusqu'à la Glaçière.

C'est ainsi que l'après -midi même, une tonne de matériel et matériaux de construction se trouvait sur le chantier

Les travaux commencèrent immédiatement.

Mon frère Joseph et moi avions prévu de rester une semaine sur place pour ouvrir le chantier.Nous dormions sous la tente et étions ravitaillés tous les deux jours.

Le chantier s'organisait petit à petit.Le refuge étant construit sur un "bancaou" au-dessous d'un replat où s'érigeait l'ancienne maison des gardes entièrement en ruine.C'est d'ailleurs de ces ruines qu'on extrayait les pierres qui nous était nécessaires à la construction ainsi que l'ersatz de sable,déblais de construction passés au tamis,le transport de grande quantité de sable s'étant avéré impossible.

Un téléphérique constitué d'un cable métallique sur lequel se déplaçait une poulie fut même installé pour descendre les matériaux du chemin sur le chantier.

Après le séjour de huit jours,les travaux se poursuivirent sans discontinuer tous les dimanches.

Rendez-vous à 6h00 du matin à la gare Noailles d'où partait le tramway pour Aubagne,1h00 environ de trajet,poursuite du voyage par le trolley de Gémenos,20mn,casse-croûte au bar tabacs de la place . Ensuite départ à pied pour la Glaçière,arrivée vers 10h00, travaux et départ de la Glaçière selon la saison de manière à être à Gémenos avant le dernier trolley.

Ceci dura une année complète et ce,par tous les temps.Il nous est même arrivé d'être obligés de désenneiger le chantier avant d'entreprendre les travaux.Le stock de ciment étant épuisé,il fallait le renouveler.Des bénévoles transportaient en voiture, quand ils le pouvaient, les sacs de ciment et les laissaient dans une grotte sur le bord de la  route où ils restaient entreposés.des appels étaient lancés auprès des sociétaires pour effectuer le transport jusqu'à la Glaçière.

Les travaux avançant, on procéda à la mise en place du toit et de la cheminée.Entre temps, j'avais prévu un séjour de 8 jours avec un nommé DELEPINE,collègue de bureau,dévoué et bricoleur que j'avais fait adhérer à la Socièté.On avait en projet d'effectuer les finitions.

Quand,le dimanche,on arriva sur le chantier,le toit et la cheminée attenante avaient été emportés par une tornade jusqu'au ravin.

Des Excurs du groupe "la Casserole",des jeunes dévoués et costauds qui envisageaient de passer la nuit au refuge,avaient été obligés de bivouaquer en plein air et le matin avaient pris l'initiative de remonter les tôles du toit et la cheminée sur le chantier.Nous étions désorientés;ils ne restait plus qu'une solution:remettre le toiten place.On s'aperçut que c'était la poutre maîtresse qui avait cédé.on la remplaça par le seul madrier qui nous restait.On passa 8 jours à effectuer ce travail.Le toit en s'arrachant de son assise avait ébranlé le mur donnant sur la vallée,ce dernier s'était désolidarisé du reste de la construction.Ultérieurement,pour le consolider une armature métallique fut mise en place.

Un dimanche suivant on s'apprêtait à colmater la fente due au décollement du mur de façade quand un excursionniste de passage,non un membre de la Socièté,nous indiqua qu'il était indispensable,vu les dégâts occasionnés,de reprendre les fondations de ce mur en sous oeuvre.N'étant pas du métier,ces travaux nous paraissaient risqués.C'est alors qu'il s'offrit spontanément à les effectuer,étant maçon de profession,ce que de bien entendu,nous avons accepté avec soulagement.

C'est probablement grâce à l'intervention bénévole de cet inconnu que le refuge a resisté au temps. En Mars 1947 ce fut l'inauguration . Un insigne des EM confectionné en plâtre et peint ainsi que l'inscription "refuge Paul Ruat" avaient été apposés sur la porte.

Le samedi soir,une dizaine d'excursionnistes qui avaient pris part aux travaux se trouvait réunit pour fêter cette inauguration;dehors il pleuvait abondamment.Assis en rond, à même le sol,nous décidâmes de porter un toast à la mémoire de tous les présidents de notre asociation. Nous ne sommes jamais arrivés à M. Gauthier-Descottes.!.!.!.!...

Tout d'un coup,quelqu'un se leva d'un bond, un filet d'eau suintait entre les pierres du mur au fond du refuge.Dehors il pleuvait de plus en plus.Nous voila tous sortis avec pelles et pioches pour tenter de faire évacuer la poche d'eau qui s'était formée derrière le refuge.On ne put éviter que le sol du refuge ne soit complètement inondé.Qu'à cela ne tienne,il restait des plaques de tôle ondulée qui n'avaient pas été utilisées pour la couverture du refuge.On les étala par terre et puis...on s'y coucha dessus;l'alcool aidant,on s'endormit jusqu'au lendemain matin.

Pour nous la construction était terminée.

Une équipe prit la suite pour la maintenance en état de notre refuge et de 1960 jusqu'aux années 1985,le refuge fut entretenu par toute une équipe composée de R.Berge,A.SaintLary,C.Gouiran,M.Bernard,P.Auguste,Y.Capitani et leurs épouses qui ne négligèrent pas leurs efforts pour conforter le refuge Paul Ruat,y réinstaller portes et fenètres,hotte de cheminée,etc,etc.

Il est pour notre bonheur toujours debout, amis Excurs !!!!!

Ultérieurement,d'autres équipes prirent le relais pour en assurer la maintenance,mirent en place une nouvelle hotte de cheminée,ceinturèrent d'un câble la construction pour en assurer sa solidité. Il y a eu hélas et c'était prévisible des actes de vandalisme.C'était inévitable.

Et malgré les prévisions pessimistes,cela fait 53 ans ,qu'il est debout à la disposition de tous les excursionnistes de passage.
Chaque fois que j'ai eu l'occasion de passer par la Glaçière, le refuge était toujours occupé par des excursionnistes,je n'ai pu m'empêcher de me remémorer l'époque de sa construction et je suis fier du résultat obtenu.....Car ce refuge n'est pas seulement l'oeuvre des 4 promoteurs,mais de tous ceux qui ont participé de quelque manière que ce soit à sa construction.....C'est une oeuvre collective de tous les Excursionnistes Marseillais et chacun peut dire avec fierté : c'est mon refuge. C'est notre refuge à nous tous, EXCURSIONNISTES MARSEILLAIS.

Et comment ne pas avoir un sentiment de reconnaissance  et de pensées pour ceux qui nous ont malheureusement quittés depuis et qui ont mis toute leur ardeur à la réalisation de ce projet notamment : MM.Rouaix, Castellan, Delepine, Lubonis.

N'oubliez pas quand vous passerez à la Glaçière que pour eux c'était......LEUR REFUGE

Texte de : Benjamin MAITREJEAN.
Mai 1997

Encore merci pour cette page d'histoire de notre Socièté


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